La décolonisation ne saurait être engagée sans un changement des noms, en premier lieu de l’outrancier et doublement colonial : AMERIQUE LATINE

    Lancement officiel de la campagne: La Paz, Bolivie, février 2017 (71 ah)

     

  • LAtino ?

    Aliénation culturelle

    L’une des expressions directes et partout perceptible de l’aliénation culturelle de ce continent tient en un mot et ses dérivés : le fameux « latino » qui relève d’une stupidité outrancière, car enfin ; comment désigner des descendants d’Incas, d’Aztèques, de Mapuches, d’esclaves africains, etc. de « latins » ?

  • Cette expression qui est de surcroît crânement utilisée par les autochtones illustre dans quel état d’abrutissement se trouve une bonne partie des populations, chez qui l’amnésie rivalise avec l’ignorance.

  • Comment peut-on revendiquer, chez soi et ailleurs, une similitude culturelle avec une population aussi étrangère et lointaine que les Latins ? Qu’y-at-il de latin dans la Cordillères des Andes, la forêt amazonienne, la Sierra Madre ou les Caraïbes ?

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  • Origine des Latins

    Italy-latiumLes Latins, rappelons-le, viennent de la région du Latium [carte du Latium en annexe], aujourd’hui encore province italienne du Lazio, qui entoure Rome et dont l’expansion, qui est celle de l’Empire Romain, n’est jamais allée au-delà des côtes atlantiques de l’Europe. Alors pourquoi de l’autre côté de cet océan, les peuples se revendiqueraient descendants du Latium ? A la rigueur les Italo-américains, où qu’ils soient ont une légitimité à s’appeler des Latins, mais les autres ? Parce qu’ils parlent des langues latines ? Dans ce cas, le Québec ne ferait-il pas partie de l’Amérique Latine ? Parce qu’ils sont (ou étaient) de confession catholique romaine apostolique, ou autrement dit; de rite latin ? Alors un catholique irlandais ou polonais installé dans le New Jersey ne serait-il pas un Latino-Américain, et à l’inverse un Péruvien ou Panaméen converti au pentecôtisme ou pratiquant des religions ancestrales ne cesserait-il pas d’être « latin » ?

  • On le voit, tout cela illustre une incommensurable confusion mentale dans le plus grand mépris de l’histoire, de la géographie, de la rigueur intellectuelle et précision conceptuelle, sans parler d’une forme d’irrespect vis-à-vis des ancêtres. Une campagne de décolonisation digne de ce nom ne saurait donc s’entreprendre sans cette étape préliminaire essentielle : celle de la prise de conscience de l’inadaptation des termes dérivés du radical « latin » ; Amérique Latine, latino, español latino (l’espagnol parlé en Amérique et on atteint là l’aberration!) en référence aux populations de ce continent, et leur éradication du langage commun et des usages officiels.

  • Nous promouvrons donc une campagne qui ira au-delà de la simple sensibilisation à cette question, puisque nous proposerons que les autorités diverses et compétentes qui sont aptes à écarter ce vocable non seulement absurde mais doublement colonial, puisqu’il réunit le prénom d’un navigateur italien; Amerigo (Vespucci) à l’épithète latin, se concertent, réunissent et proposent un nouveau nom pour le continent, de préférence associé à une ou plusieurs langues autochtones, sachant qu’elles sont nombreuses et qu’un compromis devra être forcément négocié entre des peuples divers et en même temps engagés dans une destinée commune.

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  • Ixachitlan, Tawantinsuyo et Abya Yala

    ixachitlanProposer Ixachitlan ou Tawantinsuyo serait facile mais risquerait de créer une nouvelle forme de déséquilibre, cette fois-ci interne. On pourrait recourir à un néologisme, un acronyme ou anthropotoponyme (nom de lieu dérivé de celui d’une personne, d’un personnage historique, d’un dieu, d’un sage, d’un libérateur ou d’une représentation mythique ou imaginée – pourquoi pas féminine ? cf Pachamama ou dans un autre registre ; Mariane, Lorelei, etc – qui insinue et avive l’essence réelle ou communément désirée du continent (exemples d’anthropotoponymes, à bon escient ; Bolivie/Simon Bolivar ou mauvais escient ; Colombie/Christophe Colomb) qui satisfasse toutes les parties, qui malgré les divergences prévisibles, pourraient s’accorder dans une forme d’unanimité si elles contemplent l’objectif à sa juste ampleur. L’esprit de coopération et de bonne foi qui auront présidé au choix de ce nom constitueront alors un socle appréciable pour engager le processus de décolonisation et de reconstitution conséquente de ce continent.

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  •                     Abya-Yala   

    Ces derniers temps, Abya Yala bénéficie d’une forme de reconnaissance croissante
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